Centre historique de Nantes

Le centre de Nantes a bénéficié d’un Secteur sauvegardé dès 1972 couvrant une superficie de 120 hectares, l’un des plus grands de France à cette époque. Le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur d’origine a aujourd’hui plus de 30 ans et doit être révisé pour actualiser la connaissance et la protection du patrimoine (bâti et végétal) tout en laissant une large place à la dynamique de projets.

Le diagnostic initié en 2013 a été l’occasion de mettre l’accent sur la typologie de l’architecture pour mieux illustrer ce que sont les dispositions d’origine d’un immeuble ancien et pouvoir faire comprendre au public tout l’enjeu qui réside dans les détails de façades, les ouvertures, les décors, les volumétries intérieures, etc. Le diagnostic architectural a permis de faire ressortir la cohérence d’un patrimoine et de constituer ainsi un support pour expliquer, à tous, les règles du PSMV… De même, le plan historique a aussi été l’occasion d’engager une réflexion sur la forme de la ville, notamment sur la « visibilité » des enceintes urbaines gallo-romaine et médiévale et sur le statut des espaces qui correspondent aux anciens bras de la Loire et de l’Erdre. Autant de sujets qui ont amené à des propositions dans le cadre du projet réglementaire.

Le nouveau PSMV s’attache ainsi à répondre aux multiples enjeux d’un centre historique à savoir :
Concilier l’histoire et la modernité - S’engager dans une écologie urbaine - Valoriser et faire évoluer le Secteur sauvegardé - Garantir l’équilibre des fonctions urbaines.

Les dispositions réglementaires sont complétées d’Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) qui définissent la philosophie d’intervention sur le Secteur sauvegardé pour assurer une cohérence des aménagements avec l’histoire urbaine de Nantes et son identité architecturale. Ces OAP se concentrent essentiellement sur la « réparation » des deux grands traumatismes qu’a vécu la ville au XX^e siècle :

 Le premier, entre-deux-guerres, les comblements de la Loire et de l’Erdre ont transformé les îles en îlots (Feydeau, Gloriette), et les voies navigables qui appelaient vers le large en voies de circulation automobile encombrées de trafic. Le nouveau PSMV devait donc définir le cadre d’interventions sur ces anciens bras de Loire, en définissant une ambition globale de revalorisation paysagère et en plaçant la végétation au service d’une meilleure lecture de ces grands vides autrefois occupés par le fleuve.

 Le second, en 1943, les bombardements ont laissé un certain nombre de brèches dont certaines seront reconstruites rapidement selon un plan de re-composition urbaine (par Roux Spitz) qui nous laisse de beaux ensembles d’architecture, d’autres sont reconstruites au coup par coup laissant des immeubles souvent sans articulation avec les immeubles anciens rescapés… Là encore, le nouveau PSMV devait s’attacher à définir les grandes lignes de recomposition urbaine.

De la même façon que la destruction des murailles de ville a engendré un embellissement de la ville, il s’agit aujourd’hui à travers le PSMV révisé et ses OAP de se donner un cadre ambitieux pour à la fois recoudre les espaces qui manquent de cohérence avec le reste du tissu urbain historique et pour constituer tout un réservoir de projets qui restent à inventer.