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Réaménagement des places du Mans

Le Mans (72) • 2021 - en cours • Maitrise d’Oeuvre pour l’aménagement de Chronolignes sur le réseau urbain de transport public

Contenu de la Mission
Mission de Diagnostic et d’ Esquisse
Mission complète de Maitrise d’Oeuvre

Maîtrise d’ouvrage
Le Mans Métropole

Equipe de maîtrise d’œuvre
agence Paume (urbanistes - paysagistes)
avec : Serue ingénierie (Mandataire),
Transitec (Circulation), Ceramide (Voirie - réseau)

Le projet d’aménagement du réseau de transport urbain de Le Mans Métropole a pour ambition de faire évoluer significativement les pratiques de mobilité au sein du territoire, en améliorant 3 lignes de bus :

  • C4 : Bellevue-Monts de Coulaines / Gares / Saint Joseph-Pruillé,
  • C5 : Bener/République - De Gaulle / Oasis - Centre des expositions,
  • C6 : République / Lycée Sud / Saint Martin
    et en développant un réseau structurant de voies cyclables sécurisées.

Les aménagements envisagés permettront, au-delà de l’amélioration des services et dessertes du transport, une requalification des espaces publics traversés, une amélioration et le développement des modes doux associés à ces trois lignes.

A travers cette évolution du réseau, quatre espaces publics seront recomposés et réaménagés : la place du Pâtis Saint-Lazare, la place de l’Hôpital, la place de l’Eperon, et la place Georges Washington. Chacune de ces places a fait l’objet d’un diagnostic précis, permettant d’établir une liste d’enjeux, qui ont eux-mêmes menés à plusieurs scénarios d’aménagements.

La place George Washington
La place G.Washington s’inscrit dans un « triangle », à la jonction de la rue Nationale et de la rue de Chanzy, deux axes historiques majeurs de faubourg, les reliant respectivement de la place de la République à la place des Jacobins.
Pourtant au coeur d’un espace dynamique avec des commerces, un lieu de culte et des équipements à proximité, la place fonctionne davantage comme un parking et sert pour le marché, mais les autres usages sont présents. La matérialité unique sur la chaussée, sur la place et sur ce qui constitue le parvis de l’ensemble scolaire tend à gommer cet effet de place et lui donne peu de qualités urbaines.
L’enjeu majeur de l’aménagement place G.Washington est de retrouver un caractère de place et un espace de proximité sur ce site. Convergence de plusieurs flux, le projet doit aussi intégrer l’intermodalité tout en composant un espace public de qualité, réintroduisant la trame verte au coeur du projet d’aménagement pour un espace public capable et multi-usages.

Deux scénarios ont été proposés en Comité de pilotage.
Le scénario retenu vise à réinscrire l’aménagement dans sa composition historique, à l’échelle de ce vaste lieu de l’ancienne caserne et de l’Hôtel Dieu, dit du Coëffort, des fronts bâtis Nord et Ouest. Il est composé d’un vaste parvis traversant, d’une esplanade végétale réintroduisant la trame verte en coeur urbain, un octroi végétal marquant l’entrée de la ville et ouvrant sur la place.

La place Pâtis Saint-Lazare
Le projet permet de concilier l’ensemble des fonctions et usages tout en intégrant l’arrivée des chronolignes et offrant un traitement unitaire de « façade à façade ».
Avec l’arrivée des chronolignes, la place du Pâtis conservera sa fonction première de parc de stationnement mais offrira de nouveaux usages et fonctions par une restructuration de l’espace. La place pourra être le support d’événements et deviendra une vraie «place» de proximité, dans l’esprit de place de village.
La composition de la place s’organise suivant axe Nord/Sud offrant des traversées visuelles et piétonnes, tout en intégrant le stationnement et reliant la place à l’Avenue de la Libération : une couture entre l’habitat, le stationnement et l’espace public. La place du Pâtis Saint Lazare retrouve dans son aménagement des porosités dans le traitement, des perméabilités de sols et des porosités visuelles. La place n’est plus seulement un lieu de stationnement, elle devient, par la création d’une bande active le long des façades d’habitations, un véritable lieu à vivre au quotidien. A l’écart du stationnement, séparée par un large massif planté, cette nouvelle bande piétonne permet de déployer de nouvelles activités de proximité tel qu’un espace libre récréatif, l’extension de la terrasse de café, une aire de repos avec du mobilier urbain adapté, un lieu accueillant et chaleureux. Cette bande active permet de redonner au site un caractère de place de quartier, de proximité, dans un esprit « village », un lieu de rencontre et de convivialité. Les ambiances végétales tout autour de la place laissent le regard libre sur l’horizon cadré par de nouvelles plantations d’arbres et densément plantée, avec un jeu d’arbustes, vivaces et graminées offrant ainsi une ambiance dynamique.

La place de l’Eperon
Le scénario retenu propose une place jardin, une place «mémoire du bastion historique : Eperon».
La réorganisation de l’offre de transport sur cet espace public et la suppression du stationnement permettent une requalification de la place, en offrant depuis la ville XIXe / XXe et la rue du Cornet en particulier, des points de vue dégagés vers la cité Plantagenêt en contrebas.
Les aménagements proposés visent à révéler la place de l’Epreon dans l’histoire urbaine de la ville :
• l’ancienne enceinte et son bastion défensif, dans la forme est conservé par les fronts bâti existants,
• la vieille porte et la rue éponyme avec ses éléments défensifs «filtrants» les accès
• le tissu urbain historique avec les maisons à pans de bois en face de la rue de la Vieille Porte,
• la béance urbaine, crée depuis 1985 avec le percement de la rue de la Galère et la destruction d’un îlot historique : offrant un coeur d’îlot ouvert, révélant une qualité du bêti historique de la Cité Plantagenêt.

Ainsi, dans la composition de la place, le traitement de l’effet de Porte et de mise en relation de la cité avec la ville hors les murs, est réalisé par l’aménagement d’une large «traversée - esplanade» entre la rue de la vieille porte et le tissu urbain des maisons à pan de bois.
Le traitement s’étendra de façade a façade. Deux massifs et un habillage, en acier corten seront mis en œuvre pour marquer et symboliser l’ancienne porte, mettant en scène la traversée piétonne.
Sur la pointe, sur l’Eperon, la forme du massif sera également épousée d’un habillage métal afin de rappeler la forme historique de la place et l’origine de sa toponymie. Le stationnement sera supprimé au centre afin de retrouver une fonction de place et offrir un véritable jardin dans cet espace si minéral aujourd’hui mais autrefois planté d’Ormeaux. Un alignement d’Ormes sera un rappel subtil supplémentaire venant structurer un peu plus ce paysage urbain. Le jardin central servira à la fois de lieux de passage pour rejoindre l’Avenue Rostov sur le Don mais également pour rejoindre l’arrêt de bus. Le jardin permet de désimperméabiliser le site et offrir un coeur végétal, où il fait bon vivre, où il est agréable de s’y arrêter, de s’y (re)poser. Le nivellement de la place sera au maximum tendu de façade à façade et en pente vers la rue de la Galère, avec un revêtement de dallage et pavage granite sensiblement orientés. Les beaux Liquidambars existants sont préservés et ont le mérite, au delà du paysage structuré, de filtrer la vue vers un immeuble XXe sans intêret en ce lieu historique. Les massifs de la place structurent l’espace et participent activement à la mise en scène des lieux. Le jeu de plantation, les floraisons, les textures de feuillages et les différents intérêts saisonniers animent le paysage. Les teintes rouge/orangées apportent une touche dynamique et s’accordent avec le mobilier urbain sélectionné. Un Gingko biloba, arbre majestueux, trône en position centrale et invite à découvrir l’espace. Il sert à la fois de point d’appel et de point repère pour la porte d’entrée sur la vielle ville. La place de l’Eperon fait avec ce projet lien entre la place de la République et la cité Plantagenêt.